Il est difficile de résumer l’amour du cinéma à une oeuvre, aussi magistrale soit-elle. Il semble plus juste, en tout cas me concernant, de la limiter ou de l’encadrer. Parce que faire le choix d’une unique oeuvre c’est nécessairement renoncer à autre chose, et puis mon inconstance m’oblige à sélectionner plusieurs films, au risque sinon d’écrire un article qui, dès demain peut-être, ne me correspondra plus.
Je fais donc le choix de cinq oeuvres, sans ordre de préférence ni primauté, juste parce qu’elles m’ont touchée, fait rire, pleurer ou rêver…
# Beaucoup de bruit pour rien # de Kenneth Branagh
Une interprétation sans faute de la célèbre tragi-comédie de William Shakespeare par un de ses plus fidèles serviteurs : Kenneth Branagh. Une histoire d’amour et d’amitié sur fond de guerre et de complot. Des vers modernisés mais qui ne dénaturent pas la poésie shakespearienne, le tout dans un écrin sublime : la Toscane…. Et surtout, les bases du genre sont respectées : du triste et du tragique, de l’amour, de l’humour, des personnages désopilants, abîmés, parfois légers, parfois sombres mais très humains.
Le casting est, quant à lui, juste impeccable : Kenneth Branagh, Emma Thompson, Denzel Washington, Keanu Reeves, Kate Beckinsale, Robert Sean Leonard, Michael Keaton, etc. Epoustouflant.
# Her # de Spike Jonze
On pourrait penser que le thème de l’amour n’a plus rien à offrir de nouveau, d’inédit ou de surprenant. Et pourtant… Her, c’est une histoire de solitude dans un monde hyper-connecté et déshumanisé ou l’Homme vit au travers des machines. Joaquim Phoenix aime, follement, passionnément même, mais l’objet de son amour n’est ni un homme ni une femme mais un programme informatique. Et ce scénario, qui pourrait sembler ridicule de prime abord, nous fait pénétrer un univers de solitude et de dépendance. Et nous fait aussi repousser les limites de notre vision manichéenne de l’amour.
# The Fountain # de Darren Aronofsky
Je voue une admiration sans borne à Aronofsky parce que sa poésie me parle. Chaque fois que je regarde The Fountain, les émotions sont immanquablement les mêmes : tristesse, espoir, colère, peur… Et The Fountain est l’illustration parfaite du talent de cet homme.
Un seul et même personnage (tantôt Tomas, tantôt Tommy, tantôt Tom) et trois époques : la grande Inquisition espagnole, aujourd’hui et le XXVIème siècle. Et à chacun de ces temps, il aime. Le conquistador Tomas aime l’Infante d’Espagne, aujourd’hui Tommy, chercheur, aime Izzy et plus tard, alors qu’il essaie d’atteindre la nébuleuse Xibalba, Tom aime aussi mais surtout il comprend ce qui le hante depuis un millénaire : la recherche de la vie éternelle, l’immortalité et la victoire sur la mort qui n’est qu’une maladie.
Ce film est une réconciliation pour moi avec Hugh Jackman qui y est sublime. Quant à elle, la femme qu’il aime et qu’il doit sauver, c’est la belle et grande Rachel Weisz. Tout est dit…
# Le vent se lève # de Ken Loach
Un film magnifique sur l’histoire de l’IRA et du Sinn Fein dans une Irlande déchirée et qui se cherche, entre nationalisme et révolte, attachement et renoncement. Le rôle principal est interprété magistralement par un acteur parfaitement talentueux, inégalable selon moi : Cillian Murphy, bel Irlandais aux yeux d’un bleu profond qui nous raconte finalement l’histoire de son pays et de ses racines.
Ce film, c’est une oeuvre magistrale sur une période de l’histoire peu connue et pourtant fondamentale de l’Irlande, où chaque personnage oscille entre peur, engagement, colère, déchirement et rêves.
# Le Grand Hôtel Budapest # de Wes Anderson
La découverte de ce film est un beau hasard : en me promenant dans les rue de ma belle ville de Lille, je suis tombée sur cette affiche qui m’a attirée, surtout pour sa distribution : Ralph Fiennes, Adrian Brody, Willem Dafoe, Edward Norton, Bill Murray, Jude Law ou encore Harvey Keitel, Tilda Swinton et Owen Wilson. Et une question qui jaillit dans mon esprit : quelle production peut se targuer de réunir un tel casting?
Le Grand Hôtel Budapest c’est l’histoire d’un homme, Gustave H, et du garçon d’étage Zéro Moustafa, son allié le plus fidèle. Une histoire sur 50 ans autour d’un tableau d’une valeur inestimable… mais volé. Courses poursuites, évasion, amour, rire et voyages en train, voilà ce qui vous attend. La réalisation est majestueuse et originale, les décors sont sublimes et au-delà de tout ça, c’est tout à fait drôle et décalé.
J’aime bien sûr beaucoup d’autres films, en choisir cinq a définitivement été un renoncement. J’aurais pu vous parler de Drive, de Va, vis et deviens, du Secret de Peacock, de Only God forgives, des Noces Funèbres ou de tant d’autres. Et surtout des acteurs parce que ce sont eux, avant toute autre chose, qui font le film. Avant d’aimer un film, j’aime un acteur. Et pour chacun de ces interprètes, inexorablement, j’ai fais un même choix : découvrir sa filmographie complète. Et j’ai eu la chance de rencontrer des oeuvres magistrales, souvent méconnues mais qui m’ont toujours conforté dans cette admiration. Vous parler de ces acteurs, qui sait, dans un prochain article peut-être…
En attendant, je vous invite à vous émerveiller et à découvrir parce que c’est avant tout ça le rôle du cinéma : faire rêver, voyager, partager, entrevoir de nouveaux chemins mais aussi comprendre, imaginer, rêver, apprendre.
Un immense merci à mon très cher ami Jarod pour cette invitation et cette collaboration qui en ouvrira d’autres, je l’espère.
En attendant…. 3…. 2…. 1….. Lumière…. et très bon film à tous.
Interpates
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